Partir pour apprivoiser l'âme du monde.Pour les trouver tous ces regards qui donnent leur éclat aux étoiles. Partir pour fouler en un seul pas toute l'immensité de notre Terre...Nous serons enfin la goutte dans l'Océan, le grain de sable dans le désert, la minuscule particule de rosée dans la profondeur de cette vaste Forêt. Et le plus magique dans tout cela...c'est que nous le serons, ensemble !

lundi 24 janvier 2011

La Turquie

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Bonjour à tous !

Tout d’abord nous voulions vous souhaiter à tous une merveilleuse année 2011 ! Et puis aussi remercier du fond du cœur tous ceux qui ont pris le temps de lire notre premier récit de voyage et ceux encore qui nous ont laissé des commentaires qui ont su nous réchauffer le cœur et nous encourager sur la voie de notre rêve ! Nous espérons aussi que vous avez pris beaucoup de plaisir à découvrir nos photos car notre aventure se veut essentiellement du partage…
Pour ceux justement qui préfèrent flâner au gré des images : vous allez être contents, il y aura, cette fois, moins de texte que prévu ! Pas parce que je l’aurai voulu, oh non !...En fait, il y avait une tartine sur la Tuurquie…mais j’en ai perdu la moitié hier en essayant de la publier ! AAAAAArrrrghhhh ! Alors, la présente version va être brève, à ma grande peine évidemment… !

Cependant, je ne vais pas zapper sur l’introduction qui exprimait certainement ce qui fût le plus important pour nous pendant cette envolée en Turquie…Et je n’oublie pas ce que j’y avais écrit parce que c’est fondamental. Il s’agit de la plus grande découverte que nous avons fait en Turquie : celle de son peuple. Et d’une leçon de vie que nous ne sommes pas prêts d’oublier et que nous nous promettons de reproduire à notre tour…Cette découverte, cette leçon de vie dépasse en valeur, en richesse, tout ce dont nos supermarchés et banques sont remplies, dans nos pays dits « civilisés ». Il s’agit de l’immense générosité de l’hospitalité des personnes que notre route a croisées. De leur sens noble du service. De leur digne dévouement. Ne venez pas en Turquie pour jouir de la solitude ou de vos vieilles attaches égocentriques…Vous n’y serez jamais seul. Parfois cela fait violence à l’individualisme qui nous est tant familier et une petite pointe d’agacement n’est pas impossible…Mais, en fait, c’est tant mieux. Votre cœur s’ouvre, votre âme grandit ! Le temps n’a plus d’importance.
Bon, bah me voilà à nouveau partie pour écrire une tartine ! Il faut que j’abrège, demain nous devons partir le plus vite possible pour l’Iran… Alors, mes amis asseyez-vous bien confortablement sur votre tapis volant car nous sommes proches de la première halte… :

Istanbul

Istanbul est une mégapole dont la densité démographique dépasse celle de la Belgique toute entière !

La partie que nous avons le plus explorée, et la plus touristique car celle rassemblant les monuments byzantins et ottomans les plus prestigieux de la ville, s’appelle Sultanahmet. Ce quartier se situe sur la rive européenne. En effet, Istanbul est composée de deux rives : la rive européenne et la rive asiatique qui se mélangent en se regardant. L’âme d’Istanbul est le fruit de son Histoire riche en civilisations. Elle est multiple, bigarrée, métisse, intense.

La Basilique Sainte-Sophie
Comme certains autres monuments, à la fois orientale et occidentale, elle révèle sa beauté étrange dans le mariage de deux religions. Premièrement église de la Sagesse divine, puis détruite en 532, le bâtiment fut reconstruit par l’empereur Justinien dans l’ambition de symboliser la puissance de la Nouvelle Rome. Les architectes les plus importants de l’empire mirent le cœur à l’ouvrage et la basilique fut réalisée en à peine 6 ans ! Delphes, Athènes et Ephèse furent pillées pour obtenir les matériaux riches qui servirent à sa construction.
En 1453, la ville est prise par les ottomans et la basilique est convertie en mosquée. Attatürck convertit le sanctuaire en musée en 1935.
La basilique, toute en grandeur et majesté, surprend d’abord par ses proportions et son espace voué élégamment aux Histoires des deux religions. Ce n’est pas une beauté lumineuse, mais bien une nuit sacrée teintée de l’or des mosaïques, ocre, parfois grise…


Le Palais Englouti
Citerne engloutie plongée dans une semi obscurité aquatique au sein de laquelle se dressent 336 colonnes de 8 mètres de haut…Construite sous Justinien puis utilisée par les ottomans.


On y trouve une colonne qui pleure…On dit que ce sont les larmes des esclaves morts durant la construction qui s’échappent des yeux de paon gravés dans la pierre.
Tout au fond, deux colonnes reposant sur d’énormes têtes de Méduse renversées…


À l’extérieur, auprès d’un vendeur ambulant, je goûte à une boisson délicieuse ! C’est du Salep : mélange de racines d’orchidée, de lait, de miel, de cannelle…


En face de la Basilique Sainte-Sophie se dresse la Mosquée Bleue. Notre ignorance - et peut-être nos préjugés – auraient tendance à prendre la deuxième pour la première et vice-versa ! En effet, de l’extérieur, la Mosquée Bleue est bien plus belle, plus gracieuse et lumineuse. Elle doit son surnom aux 20000 carreaux de faïence bleue la décorant.


De Beyazit à Eminonü, l’agitation est sans pareil, l’activité frénétique mais captivante. Au sommet de la colline de cette ancienne Byzance : la place Beyazit où mosquée et université se côtoient.
Dirigez votre tapis vers le Grand Bazar, tous les sens y sont sollicités sans mesure.



Une fontaine au milieu de l’allée couverte, un caravansérail, j’essaye un instant de m’extraire de cette agitation…Je suis un vendeur de tapis au 15ème siècle …Peine perdue, déjà je suis au Bazar Egyptien. Ca sent bon, ça gratte le nez et j’éternue du safran, du cumin, peut-être de la cannelle…

Tout d’un coup, hummm…une odeur de volaille et hop ! Nous sommes au CiCek Pazari le marché aux fleurs et aux animaux. Tous les animaux. Même des sangsues…


Le Palais de Topkapi
En 1453, quelques années après la prise de Constantinople, Mehmet II décida de construire le sérail ou résideraient jusqu’au 19ème tous les sultans. 4000 à 5000 personnes vivaient dans l’enceinte du palais car en plus du sultan et de ses proches, il abritait également le principal organe du pouvoir (Le Divan) et ses institutions. Mais…le Palais abritait également…le Harem !
Evidemment, Vinh trouvait d’un intérêt primordial le fait de visiter cette partie du palais. S’attendait-il genre à un musée vivant… ? Des couleurs chaudes, des coussins brodés jonchant le sol, de la vapeur des hammams, des voiles tombant du plafond et surtout…beaucoup, beaucoup de femmes lascives sous fond d’une musique orientale. Nous l’aurions tous imaginé ainsi, n’est-ce pas ? Cependant, mes amis, rien de tout ça comme vous pouvez le constater sur les photos!
Jetons un nuage sombre sur ce lieu fantasmée… Le Harem était un lieu de claustration…Hormis les épouses et concubines du Sultan, ce sont les esclaves chrétiennes – vierges et d’une grande beauté – qu’y étaient recluses. Néanmoins, cela ne les empêchait pas pour certaines d’acquérir beaucoup de puissance à force de ruses, conspirations et intrigues…



À Istanbul, nous avons fait la connaissance d’Eda et Vedrana. Elles vivent en Suisse, mais Eda est turque et Vedrana croate. Alors en plus d’avoir beaucoup parlé des sujets les plus variés nous en avons profité pour demander à Eda de nous aider dans certaines questions logistiques (pétrole de chauffage, lavoirs automatiques, eau potable) grâce à sa connaissance de la Turquie. Nous avons désormais un petit papier qui pose toutes ces questions en turc et qui nous aidera à communiquer.


L’église de Saint-Sauveur-in-Chora
D’après le guide, il s’agit de l’un des plus beaux ensembles de mosaïques byzantines du monde. Malheureusement, la quantité obscène de touristiques qu’on permet d’y entrer nous a empêchés de contempler sa beauté que l’on pouvait néanmoins entrevoir.


Safranbolu

C'est à Safranbolu que nous avons joué une partıe de ballon avec le seul gamın quı n'allait pas à l'école.
C'est là aussi que j'ai du secourir Vınh des dıatrıbes (en turc) d'un monsıeur édenté. Enfin, j'ai cru le sauver parce que, en fait, moi aussi j'ai été prıse au pıège et nous sommes restés à l'écouter pendant une heure. Les ıntérprétations de son récıt varient assez consıdérablement entre Vınh et moı. Pour ma part, je crois qu'ıl nous parlait de tous les pays qu'ıl a parcouru jadıs en carosse tandıs que l'ınterprétation de Vınh est davantage...on va dıre, sexuelle.

Outre ses habitants, la ville conserve ses maisons ottomanes caractérıstıques. Nous en avons vısıté une, transformée en musée. Maıs c'est plutôt comme, vous pouvez le voır, la maisom des horreurs.



N'empêche, ce fût très ıntéressant de voır comment les habitations étaient organisées.

Après Safranbolu et notre passage par Yorük Köyü, tout à faıt épargné par le tourısme, nous prenons la route pour Ankara afın d'y régler quelques tracas plus technıques.

Ankara

Ankara n'est pas une jolıe vılle mais elle est très ımportante car Attatürck y fît le noyau admınıstratıf et à partır duquel ıl allait réformer la société turque.
Nous n'avons pas visité Ankara. Nous y avons cherché solution à nos problèmes :

1. Le pétrole pour le chauffage
2. Le gaz pour la cuisine
3. La demande d'extension du visa ıranien qui expire bientôt
4. ...

C'est à Ankara, qu'on a essayé d'ouvrır le camion, mais cette fois pendant que nous dormions vers 2 heures du mat et non pas par curiosité comme à Istanbul pendant la journée !
C'est à Ankara aussi que nous avons eu nos premıers déboıres avec un conducteur de taxi...
Et pour les problèmes qu'ıl nous fallait régler :
1. Il n'y a pas de pétrole pour chauffage en Turquie. Il nous faudra donc abandonner notre système pour un système au gaz plus dangereux...
2. Le gaz pour la cuısıne, soıt lorsque la bouteılle sera vıde on la fait remplır, mais cela n'est pas recommandé soit, on la remplace par une bouteılle turque
3. Le vısa. Le consulat n'a pas faıllı à la réputation qu'il a sur les forums des voyageurs même sı nous avıons eu dans un premıer temps un élan d'espoir lorsque, reçus un vendredı, on nous dît que nous n'aurıons pas de problème à obtenır l'extension de notre visa le mardi sı on le demandait lundi.
Le lundı, on nous dıt que nous devons demander un nouveau visa et recommencer toute la procédure (alors que vendredı on nous avait dit le contraire !), on nous parle avec méprıs et comme si nous étions complètement démeurés on nous pose des questions stupides comme si elles étaient évidentes. On met également en doute notre honnêteté. Bıen qu'on sache ne pas être les seuls à recevoır un tel traitement, dıffıcıle de garder son calme, mais on s'y entraîne...
Ils dısent qu'on va devoir attendre une semaine, au moins, avant de recevoir une réponse. Pas possible d'attendre et au vu de leur attitude, la réponse sera peut-être négative. Nous savons qu'à Trabzon ıl est facıle d'obtenır le vısa. A la sortie, nous attendons un couple comme nous quı semble avoır les mêmes problèmes pour leur fıler le tuyau. Fınalement nous allons boıre un café.

Ce sont Robın et Amanda,ıls sont Suédoıs et depuıs la Pologne font de l'auto-stop pour aller jusqu'en Inde ! ( En bas de la page, dans la catégorıe lıens, vous retrouverez un lien vers leur site).


Après cette rencontre et avoir revu l'itinéraire nous partons vers la Cappadoce.

Lorsque nous arrivons en Cappadoce la nuit, des géants surnaturels font de l’ombre au clair-de-lune…
Le lendemain, le soleil généreux et clair qui nous manquait depuis le début de notre aventure est au rendez-vous. C’est sous la lumière bienvenue que nous découvrons - et découvrirons tout au long de notre semaine en Cappadoce – le plus réussi et le plus magique des mariages entre la nature et la culture.

Dans la vallée de Göreme, les vallées rouge et rose, la roche s’est offerte à l’Homme pour qu’il y élève son chant à la divinité qu’il aime et qu’il honore. Des habitations et des monastères sont creusés dans la roche… Ce furent jadis les chrétiens chassées par les arabes au 7e de Cesarée qui les bâtirent. Dès l’époque romaine, les vallées accueillirent au 4e Siècle, les premiers ermites. Les églises creusées dans la roche renferment des fresques magnifiques ; certaines des tombes et d’autres encore de simples dessins géométriques tracés en rouge (époque iconoclaste). Qu'elles soient dessinées avec art ou finesse ou dépouillées, les images sont toujours touchantes de par le mystère qu’elles renferment. Des monastères en étages et leur réfectoire jusqu’aux niches creusées dans la roche où brûlaient les lampes à huile…toute une vie, plusieurs vies qui coulaient à l’intérieur de ces roches comme autant de veines parcourant le corps d’un Dieu.



Sur des sentiers faciles longeant les champs ou les abricotiers dénudés, ou encore les vignes qui attendent impatiemment la fin de l’hiver, la promenade est toujours belle. Les falaises nous entourent, nous sommes comme à l’intérieur d’une main rugueuse, une main qui donne vie.


Dans la vallée des roses lorsqu’à la fin de l’après-midi la lumière décroît, les couleurs se réchauffent et se muent en un dégradé de rose qui s’étire sur la falaise ; par endroits même, on peu voir du vert…


On explore les habitations troglodytiques, pour cela il faut parfois franchir de bas tunnels plongés dans l’obscurité, parfois à la verticale… ou bien passer d’une « fenêtre » à une autre en surplombant le vide…


Dans la vallée de l’amour, du haut de leurs cheminées, les fées nous surveillent lorsque nous piqueniquons ou lorsque nous perdons notre chemin…


En fait, à Göreme, sans le savoir nous nous étions garés devant une pension, la pension Köse.
C’est en piqueniquant dans notre camion portes ouvertes que les 2 jeunes néo-zélandais, Anna et Blair, sont venus nous parler…
Nous avons fait connaissance autour d’un thé à la pension. C’est là qu’ils nous ont présenté Maëlle et que nous avons rencontré Sean, un américain qui en voyageant, a décidé de s’arrêter pour un temps en Cappadoce et travaille actuellement pour la pension. Ce fût d’ailleurs un excellent guide et nous le remercions encore pour la douche qu’il nous a permis de prendre.
Avec nos autres voyageurs nous avons partagé quelques bons moments pendant 3 jours et fini par un banquet à la pension offert par Maëlle lors de son dernier jour en Cappadoce (depuis le début du voyage, nous n’avions pas autant mangé!).



Nous abandonnons Göreme pour une autre vallée : la vallée d’Ilhara. La promenade s’y fait le long de la rivière bordée par des petits arbres. Au bord de la rivière, parfois des gens pêchent ou coupent du bois. Nous allons comme sur un fil entourés de 2 seins arrondis jusqu’à ce qu’on atteigne 15 km après les premiers villages, figés dans la brume, où les poules et le coq ce sont fait la malle et traînent Royaux près des routes ou sur des tas d’immondices…


La fin de la promenade se termine par la découverte du monastère de Selim, haut perché dans les hauteurs…


Un monsieur fort cultivé sur la question finit par s’imposer guide. Un peu embetés par la situation, on a fini par en être contents après… Parce qu’on a exploré des parties où on n’aurait jamais été seuls…
Et je peux vous dire, en ce qui me concerne, que je me suis dépassée. Des « escaliers », qui sont en fait des simples renfoncements dans la roche, qu’il faut escalader (monter ET descendre !) pendant des mètres quasi à la verticale, des marches à flanc de falaise avec vue plongeante sur le vide, des « trous » qu’il faut franchir dans l’obscurité en prenant appui sur des renfoncements dispersés ci et – là… Je peux vous dire qu’en sortant de là, j’avais les jambes qui tremblaient comme 2cure-dents, mais qu’est-ce que j’étais fière !


En route vers Nemrût Dagi (apparemment le joyau d’une visite en Turquie !), nous décidons de nous poser dans un village, mais vraisemblablement c’était une mauvaise idée !...
Il est vrai que nous l’avions trouvé étrange le village…
5 min. après s’être garés, nous avons 10 personnes à la fenêtre, dont une bande d’enfants excités, qui ne nous comprennent pas et qui ne cessent de répéter « Petrol, petrol ! »… Après? ils disent « Police » et 20 min. après, nous avons les gendarmes qui débarquent. En fait, le lieu n’est pas sûr – vols – et ils nous emmènent dormir plus loin dans une station service.

Lorsque nous arrivons à Nemrut Dagi le lendemain ce sont des routes de montagne. Je vois avec fascination et presque terreur des géants se dresser à côté de moi. C’est la montagne qui se découpe dans le bleu de la nuit. Seul le blanc de la neige attire la lumière de la Lune et des étoiles ont été semées partout dans le ciel. Alors que nous y sommes presque, une voiture en revient et nous annonce qu’il n’est pas possible d’atteindre le sommet, là où se trouve le joyau de Nemrut Dagi. Nous sommes déçus parce que nous avons fait un détour de 500 km sur notre itinéraire pour y aller. Mais vous allez voir…on n’est jamais déçus en Turquie !...
Nous revenons sur nos pas et trouvons un bivouac dans le village.
Le lendemain nous sommes invités par les militaires – ils nous offrent à manger, le thé et font notre lessive – et passons une journée entière dans la caserne avec eux !


Ils nous font plein de cadeaux en prime ! ( ;-) Promis Maëlle, on te l'enverra !!)

Après Nemrut, on se dirige vers Trabzon – rappellez-vous le visa iranien !
Trabzon est une ville assez grande avec une atmosphère particulière ; une atmosphère de village agité, avec ses rues bondées de magasins de modes, d’échoppes à fruits et légumes, de vitrines à fromages, de MC Do…


C’est là qu’Eray nous a payé 2heures d’Internet café (malgré nos protestations) et nous a raccompagnés jusqu’à la camionnette en nous parlant avec beaucoup d’intérêt et d’amabilité…C’est aussi à Trabzon que nous avons fait la connaissance de Fiknet. Alors que nous demandions notre chemin dans une station service, le monsieur a proposé de le suivre pour nous montrer la voie et nous a dit même qu’il savait d’un lieu sûr où nous pourrions passer la nuit. Nous l’avons suivi. Le lieu sûr c’était le parking de l’Université technique de Trabzon où Fiknet enseigne « Business et économie ». Sa gentillesse ne s’est pas arrêté là, il nous a dit « Let’s take a drink ! » et nous a invités a manger quelques bons produits turcs dans le restaurant de l’université alors que nous avions déjà mangé et le lui avions fait savoir !


À Trabzon nous avons également profité pour effectuer quelques petites réparations auprès d’un garage Iveco et…pour le visa…en fait, ce que nous avions pris pour la durée de séjour autorisée était la durée de validité du visa ! Ce qui veut dire que cette validité arrivée à son terme, nous pouvons encore rester 30 jours…donc, comme ils disent, les turcs : « No problem ! ».

Après Kars, dernière étape turque – non, pardon…Kurde ! – DoguBeyazit où nous avons passé une chouette soirée avec les travailleurs kurdes d’une compagnie électrique dans leurs locaux. La zone étant fort militarisée, ils nous ont gentiment permis de stationner pour la nuit dans leur parking.
Le lendemain, à la fin de sa nuit de travail, Osman nous a offert un superbe petit-déjeuner chez lui et nous avons pu voir une partie de sa famille (lorsqu’ils se marient, l’épousée va vivre dans la famille du mari).


Nous avons découvert avec plaisir, grâce à ces travailleurs, un peu de la vie kurde. Belle manière pour nous de ponctuer un séjour en Turquie !...Sans oublier nos dernières visites :

Le Ishakpasa Sarayi



L'emplacement ou échoua l'arche de Noé !


Alors, qu’elle soit tuque ou kurde, la population que la route nous a fait croiser à toujours été charmante et surtout prête à aider. Dans la rue, il suffit que vous leviez la tête vers le ciel d’un air interrogateur pour qu’on vous demande si vous avez besoin d’aide… Ils sont préoccupés quand nous leur disons que nous dormons, la nuit froide, dans le camion. Alors, s’ils ne peuvent pas nous héberger, ils nous donnent leur numéro de téléphone au cas où…On ne vous raconte pas le nombre de thés que nous avons bu en compagnie de personnes formidables et en essayant avec des gestes incalculables et parfois..grotesques..de se faire comprendre ! Cela se solde souvent par un éclat de rire de part et d’autre. Nous sommes aussi noyés par les boîtes de mouchoirs offertes dans les stations services. Et tout ceci, n’est pas question de consommation : ce n’est pas parce que vous achetez qu’on vous offre. C’est parce que vous demandez qu’on vous donne davantage.
Tel que Fiknet l’a dit : « Au plus est grand le degré de civilisation – éducation et économie -, au plus la solidarité et le service s’amenuisent » et moi, je redis : « Au plus la civilisation du bien (dans le sens « matériel ») augmente, au plus décroît la civilisation du cœur ».

Ne croyez que les sentiments que nous partageons ici participent au mythe d’un « bon sauvage »…Ce ne sont que nos expériences sur le sol qui nous a charmé pendant un mois !

vendredi 14 janvier 2011

lundi 3 janvier 2011

Le début : avant le départ, Belgique/Luxembourg, Autriche, Hongrie, Roumanie, Bulgarie

Le début - Liens vers les photos : avant le départ, Belgique/Luxembourg, Autriche, Hongrie, Roumanie, Bulgarie
Bonjour à tous!

Nous avons enfin un peu de temps pour commencer à donner de nos nouvelles...et poster quelques photos de notre périple jusque maintenant.Toutes les photos sont visibles dans le blog, mais pour une lecture plus chouette du texte, on en insérera au fur et à mesure dés qu'elles pourront illustrer nos propos.
Notre récit sera bref d'une part, pour ne pas ennuyer les "non-littéraires" et d'autre part, pour permettre à ceux qui le sont de se passionner à lecture de mon livre lorsque ce voyage arrivera à son terme ;-)...Cela demande aussi une certaine distance que de pouvoir se projetter à posteriori dans le mois écoulé depuis le début de cette aventure.
Essayons...Le 11/12, après les dernières réparations et vérifications effectuées avec l'aide de Bart, nous voilà partis de Sart-Risbart vers 14 heures. Bart, Eva et Igor furent les derniers que nous vîmes nous assener leur au-revoir de la main. Je me suis dés lors endormie pour une heure. Mais lorsque je me réveillai nous étions presque en panne d'essence. Pas moyen de trouver une pompe dans ces Ardennes ! Ah ça promet!...Hummmm, nous avons finalement trouvé une pompe mais pas seulement...nous avons trouvé un problème aussi...! Heureusement que Vinh vérifie : la camionnette perd du liquide de refroidissement à vive allure ! Hummm...avaient-ils raison ceux qui avaient prédit qu"on tomberait en panne pendant les 200 premiers kilomètres ? Ce n'est rien...Moi je crois que ce sont des tests...Allez ce n'est que le début. Nous persévérerons !
Au Luxembourg, Vinh prend de l'essence. Le soir est tombé...notre première soirée.
Au moment de redémarrer, ça ne démarre pas ! Le camion est bloqué à la pompe : batteries complètement déchargées, personne pour nous aider (il faudrait un camion aussi...). Finalement, un camionneur hongrois nous file un coup de main salutaire.
Bon,ne nous attardons pas sur ce début un peu épique. Nous avons été recompensés... et c'est cela surtout que nous voulons partager avec vous, aussi brièvement soit-il.
Même si la neige a jeté un froid sur le confort - déjà minime - de ce voyage, comment regretter le premier verre dans le bar viennois alors que la nuit tombée, nous fuyions le manteau froid piquant de sa ville ?
Nous nous attarderons pas à vous expliquer et décrire rue et monument, les photos et quelques recherches faites selon vos préférences en parleront mieux que nous. Nous déposerons juste quelques impressions, autant d'empreintes sur la neige comme des sentiments.
A Vienne, malheureusement, nous ne nous sommes pas attardés surtout à cause du froid ( -4° dans la voiture pendant la nuit et Gisela essayant de lutter contre une grippe, cela était plus prudent).



Néanmoins, cela devenait urgent de résoudre les problèmes de la voiture évoqués précédemment, ce que nous avons fait.
Nous n'avons pas manqué cependant d'admirer la noblesse de la ville toute élancée vers le ciel en clarté et rafinnement. Très vite, nous avons rejoint la Hongrie à commencer par Budapest. Nous avons visité la coline de Buda enchantée par la neige. Son Palais Royal et tout ce que vous verrez sur les photos. Budapest en hiver est colorée d'une poésie sereine et romantique que moi, en tout cas, m'a charmée.



Après Budapest, on s'est dirigés vers Holloko en suivant des routes complètement blanches, des branches d'arbres complètement dénudées pliant sous le poids de la neige tendues vers la route. Holloko est certainement un village de Nöel. Si le Père Nöel devait déménager ce serait, sans aucun doute, Hollöko qu'il choisirait. Quelle magie de voir les flocons de neige tomber en acquérant l'éclat multicolore de mmilliers de cristaux !Le village est quasi désert...Les cheminées fument, seul un chat téméraire du froid noous suit en sautillant sur la neige...





Plus tard et le jour suivant, Eger et son marché magyar et SURTOUT son bain turc à 38° que l'on se remémorera ce mois durant, pendant lequel seuls quelques centimètres de peau auront connu le plaisir d'un peu d'eau chaude...

En Roumanie, la route des Maramures nous a surpris avec son manteau blanc, mais aussi avec ses petites, carrées, maisons en bois, parfois décorées avec de très petites mosaïques, souvent très joliment travaillées et parfois, devant une d’entre elles, un arbre ployait sous le poids de dizaines de petits seaux de toutes les couleurs vives connues. Nous avons appris plus tard, que cela signifiait que la demoiselle habitant la maison était un cœur à prendre !



Il nous a été donné de croiser également des bœufs tirant des charrues remplies d’herbe ou de paille…
Les femmes portent très souvent des foulards très fleuris et très colorés. Si celui-ci est foncé, cela veut dire que la femme est d’âge mûr et l’inverse s’il est clair.
Des crucifix joyeux sont plantés ci et là au bord des routes, mais ne sont que l’avant-goût d’un lieu très particulier qu’est le Cimetière Joyeux de Sapanta. Une façon singulière, à la fois esthétique et humoristique de concevoir la Mort. Dommage que nous ne comprenions pas le roumain car sur les crucifix de chaque défunt est racontée une petite histoire drôle le concernant !



Lorsque nous essayions de rejoindre Sighisoara (je dis essayions car les routes roumaines sont atroces…Pour ceux qui connaissent mes pratiques de méditation, ils peuvent s’imaginer ma tête cognant le plafond à quelques reprises lorsque j’essayai de pratiquer alors que Vinh conduisait…), et déjà lorsque le soir tombait et que nous étions à la pompe à essence pensant de plus en plus remettre cet objectif au lendemain, un couple de jeunes acheva de nous convaincre.
Nous avons rencontré Bunia – du monde entier -(alias Fax pour plus de facilité) et Paula sur cette pompe à essence, ils essayaient de « gratter » un peu d’essence afin de rejoindre la ville de Cluj Napoca. Finalement, ils nous ont invités à les y rejoindre plus tard dans la soirée. Nous avons passé une excellente soirée dans un bar roumain assez original « Insomnia » en compagnie de ces deux personnes très intéressantes, charmantes et très singulières. Si jamais ils lisent ces mots, nous voudrions qu’ils sachent qu’ils furent une très belle première rencontre. Fax nous a proposé de nous prêter sa chambre pour la nuit ce que nous acceptâmes volontiers. Le lendemain, nous nous sommes donnés rendez-vous et sous les conseils d’experte de Paula, nous avons goûté des spécialités roumaines : Varza à la Cluj et Sarmale cui cuiperci, des spécialités à base de choux, heuuh…de choux et de choux et de riz et un peu de viande :-) ainsi que deux desserts, l’un à base de pâtes (et oui) avec du sucre et l’autre était une sorte de pâte délicieuse genre flan avec des raisins secs…hummm!



Et puis, Sighisoara avec son village médiéval, son cimetière en haut de la colline, la maison dans laquelle vécut, paraît-il, Vlad Stepes (le papa de Vlad Dracul, le monsieur ayant inspiré le personnage de Dracula !), la pleine lune et son éclat sur les tuiles des vieilles maisons enchantées… Des terrasses dont les tables et les chaises étaient couvertes d’une nappe blanche de neige faisant quelques dix centimètres environ…





En parlant de Vlad Dracul, nous avons visité le château de Bran qu’on lui attribue volontiers alors qu’en fait il n’y a séjourné qu’une ou deux fois… D’ailleurs, il n’était pas si impressionnant, le château ; nous étions un peu déçus. À propos de décéption : Vlad Dracul n’était pas un buveur de sang, au sens d’un vampire… Bram Stocker s’en est inspiré pour son personnage de Dracula car Vlad Dracul - alias l’Empaleur,... vous avez tout compris - était un personnage sanguinaire qui a protégé le territoire contre l’invasion ottomane et, par ailleurs, la Transylvanie était une grande source d'inspiration car un espace riche en légendes «vampiresques ».





Le soir de Nöel, nous avons traversé la frontière roumaine et sommes entrés en pays bulgare. Le passage de la frontière fût épique et pas vraiment ce que j’attendais pour un réveillon de Nöel… Entre la Roumanie et la Bulgarie, et qui relie les deux de manière symbolique, il y a le Pont de l’Amitié suspendu au dessus du fleuve. Nous nous sommes trouvés sur ce pont, coincés dans une file de poids lourds. Cette file faisait des kilomètres (au moins 2 !!) et ça ne bougeait pas.



Mes angoisses claustrophobes commençaient à pointer le bout de leur nez quand tous ces camions décidèrent de se mettre à la musique… autrement dit, de klaxonner ! C’était tonitruant, cacaphonique, tout ce que vous voulez, tous les adjectifs faisant référence à un désastre auditif. Heureusement, un monsieur est venu nous dire que nous n’étions pas obligés de rester dans cette file car nous n’étions pas un camion ( ?) et que nous pouvions foncer jusqu’à la douane. Foncer ? Le mot est juste. Parce qu’en fait, c’était un pont avec deux bandes en sens inverse et que pour dépasser la file, nous devions rouler sur l’autre bande… d’où pouvaient surgir des véhicules en sens inverse ! Il a fait des gestes qui signifiaient : vous regardez et vous foncez, foncez, foncez ! Ce que nous avons fait en priant Dieu (pour ma part en tout cas). Nous avons dû nous rabattre une fois sur la file des camions, heureusement il y avait une petite place n’est-ce pas… La douane bulgare ne nous a pas réconfortés. Durs et froids. Mais, vous allez voir, nous avons vite été récompensés.

Comment résumer notre séjour en Bulgarie autrement qu’en évoquant ses monastères suspendus dans les falaises, avec les minuscules escaliers taillés dans la roche qu’il faut franchir pour y accéder, et la gentillesse débordante des bulgares ?
À Ivanovo, petit village, la nuit nous nous sommes garés devant une maison car c’était la seule de laquelle nous parvenait un petit peu de réseau pour une escapade nécessaire sur Internet. Le lendemain matin, la famille venait toquer au camion et nous invita à prendre le petit-déjeuner chez eux. C’était une grande famille qui s’était réunie pour les festivités de Nöel. Ce jour là (le 26 décembre), la coutume était de tuer et de préparer un cochon pour toute la famille venue pour l’occasion. Nous sommes restés dans la maison avec les filles et la grand-mère (5 filles) tandis qu’au moins 7 garçons s’acharnaient à l’extérieur sur un cochon. Avec la plupart des filles nous avons parlé espagnol car en fait, il s’agit d’une famille tzigane qui voyage encore parfois. J’ai même parlé en portugais avec une des filles car son petit ami est portugais et elle adore aller au Portugal ! Une des femmes a même déjà vécu à Anvers… elle y a eu une petite fille… à Wilrijk… dans l’hôpital où naquît Vinh… !





Après avoir échangé les contacts, mordillé dans un morceau de peau de cochon encore crue qui me fut gentiment proposée par la délicieuse grand-mère et avoir offert la camionnette à la bénédiction de cette dernière, nous prîmes la route, légers, légers de contentement.
Cette journée là, on peut le dire, a été un très beau cadeau de Noel par les rencontres dont elle a fleuri notre chemin. En pénurie d’eau (nous avons un réservoir de 80 litres dont l’eau nous sert à cuisiner, laver, nous laver, etc.), nous essayions tant bien que mal d’en trouver sur la route. À une pompe à essence nous demandâmes à la dame si elle avait un robinet et un tuyau qui nous permettrait de remplir notre réservoir. Elle nous a amenés aux toilettes et nous a donné… un arrosoir. Vinh essayait de lui faire comprendre que de cette manière, on serait encore là le jour suivant et elle était vraiment soucieuse de nous aider alors, elle a appelé son fils. Celui-ci est venu et nous a demandé de le suivre chez lui. Là, il nous a rempli le réservoir et nous a offert une énoooorme part de gâteau.



Plus tard, sur la route, alors que nous demandions notre chemin, une vieille dame traverse la route en courant avant qu’on ne démarre pour nous offrir des chocolats en nous souhaitant de bonnes fêtes !!
La fin de la Bulgarie fut marquée par la visite de deux très beaux sites.
Le premier : l’église de la Résurrection à Veliko Tarnovo (elle porte bien son nom car quand on y arrive on est presque mort !!), dans la cité des tsars bulgares, église complètement couverte de fresques contemporaines et pleine d’une âme très puissante.



Le second : le monastère de la Transfiguration dont les photos exprimeront mieux que les mots le raffinement de l’Art religieux à son apogée… Pleine de symboles, d’histoires bibliques connues mais aussi de représentations mystérieuses, elle donne envie d’y rester longtemps, enfermé dans ses dorures et ses livres poussiéreux.





Notre séjour en Bulgarie se termina bien évidemment avec le franchissement de sa frontière avec la Turquie. Pas très joyeux. Quatre contrôles à des endroits différents, personnel douanier arrogant et désagréable ; bref pas très accueillant. Mais le 28 décembre, on foule Istanbul… et les portes de l’Orient s’ouvrent à nous…, cette histoire là ne vous sera pas racontée aujourd’hui…patience…l’avez-vous oublié… ? Il y en a 1001, des nuits pleines d’histoires…

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